jeudi 31 mai 2012

Maroc : Le royaume chérifien ne retournera pas au sein de l'Union africaine avec le Sahara Occidental

Le Maroc refusera de réintégrer l'Union africaine (UA) tant qu'un "Etat fantoche", le Sahara Occidental représenté par le Front POLISARIO, y sera représenté, a affirmé mercredi le ministre des Affaires étrangères Saâd Dine El Othmani.

"Le retour du Maroc au sein de l'UA dépend de la conjonction d'un certain nombre de conditions. Le royaume du Maroc ne peut en aucun cas accepter d'être traité sur le même pied qu'un Etat fantoche qui n'existe pas sur la carte, non reconnu au niveau international et qui n'est pas membre de l'Organisation des Nations unies", a affirmé El Othmani lors d'une conférence de presse.

Saâd El-Othmani a tenu ces propos en marge d'une rencontre organisée à Rabat à l'occasion de la célébration de la journée de l'Afrique.

Le groupe des ambassadeurs africains accrédités à Rabat, qui ont organisé cette rencontre, a appelé mercredi au retour du Maroc dans "sa grande famille de l'UA" dont il est l'un des membres fondateurs.
Par ailleurs, le ministre a réitéré l'engagement du Maroc en faveur d'une Afrique "forte et développée", relevant que l'absence du royaume au niveau de l'UA est compensée par une forte présence au niveau des pays du continent.

"Le Maroc est le deuxième pays africain investisseur dans le continent après l'Afrique du Sud", a-t-il dit, précisant que les entreprises marocaines, publiques et privées, sont présentes au niveau de nombreux pays et dans plusieurs secteurs (banques, télécommunications, transports, mines etc).

Soulignant les efforts déployés par son pays pour le développement du capital humain africain, il a rappelé que le Royaume accueille 8000 étudiants africains dont 6500 boursiers.

La promotion de la paix et de la stabilité en Afrique passe par un renforcement des intégrations régionales, a-t-il estimé.

Syrie : Depuis Alep...

Un membre de l’"armée syrienne libre" regarde la télévision chez lui, dans une banlieue d’Alep.
(Photo Apa prise le 28 mai 2012)

عنصر من « الجيش السوري الحر » يشاهد التلفاز في منزله في إحدى ضواحي حلب، أمس الأول، وإلى جانبه مجمموعة من البنادق معلّقة على الحائط (أ ب أ)

Egypte : Fin de l'état d'urgence

L’état d’urgence imposé en 1981 en Égypte et qui expirait jeudi a pris fin, a annoncé l’armée, au pouvoir depuis la chute du président Hosni Moubarak. Dans un communiqué publié par l’agence officielle MENA, le Conseil suprême des forces armées a indiqué que l’armée continuerait à "assumer la responsabilité nationale de protéger la sécurité de la nation et des citoyens, compte tenu de la fin de l’état d’urgence et conformément à la déclaration constitutionnelle et à la loi".
(Photo d’illustration. © Marco Longari / AFP)

Israël/Palestine : Israël restitue les restes d'une centaine de résistants palestiniens

Le gouvernement israélien a remis jeudi à l’Autorité palestinienne les restes d’une centaine de résistants palestiniens tués depuis le début de l’occupation en 1967, a-t-on appris de sources officielles.

"Nous avons reçu à 04H00 (01H00 GMT) les restes de 91 martyrs qui étaient enterrés de manière inhumaine dans la vallée du Jourdain dans des tombes numérotées", a déclaré à l’AFP le responsable des Affaires civiles au sein de l’Autorité palestinienne, Hussein al-Cheikh.

Douze ont été acheminés en début d’après-midi vers la bande de Gaza contrôlée par le Hamas et les autres en Cisjordanie, a-t-on indiqué de sources officielles palestiniennes et militaire israélienne.
Les restes de 79 "martyrs" seront transférés au quartier général du président Mahmud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie, où se trouve le tombeau du défunt président Yasser Arafat, pour une cérémonie officielle et la prière funéraire. Ils seront ensuite conduits dans leur localité d’origine, sauf 17 dont les familles se trouvent hors des Territoires palestiniens, qui seront inhumés sur place.

Le porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Mark Regev, a indiqué dans un communiqué "espérer que ce geste humanitaire servira à la fois à établir la confiance et à remettre le processus de paix sur les rails".

Le Hamas a souligné dans un communiqué qu’"en ce jour se mélange le sang des martyrs et des héros du navire Marmara avec celui des martyrs et héros de Palestine", en référence aux neuf passagers turcs du navire Mavi Marmara tués dans un assaut israélien il y a exactement deux ans, voyant dans cette coïncidence un signe divin.

L’Autorité palestinienne a publié les noms des 91 "martyrs" concernés, dont huit membres d’un commando venu du Liban, tués en mars 1975 dans l’assaut israélien sur l’hôtel Savoy de Tel-Aviv, où ils s’étaient barricadés avec des otages après avoir débarqué sur la plage.

Certaines familles ont exprimé leur surprise, croyant leurs proches déjà enterrés dans les Territoires palestiniens ou n’ayant jamais été officiellement informées de leur mort, comme celle de Nasser al-Buz, fondateur d’un groupe armé à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, porté disparu depuis 1989.
"Nous avons été surpris de découvrir le nom de mon frère sur la liste", a déclaré à l’AFP son frère, Sobhi al-Buz.

"Nous avons perdu notre dernier espoir de le retrouver vivant", a-t-il ajouté, précisant que Nasser al-Buz, fondateur des "Panthères noires" du Fatah, le mouvement de Yasser Arafat, pendant la première Intifada (1987-1993), était "le plus recherché par l’occupant qui l’accusait d’avoir créé les Panthères noires et liquidé des collaborateurs".

"Nous avons fait des efforts inlassables depuis plus de deux décennies pour connaître le sort de mon frère. Israël a nié savoir quoi que ce soit, tandis que l’Autorité palestinienne et les organisations de droits de l’Homme ne disposaient d’aucune information à son sujet", a-t-il ajouté.
"La question reste posée : que lui est-il arrivé, comment est-il mort et pourquoi l’occupation n’a-t-elle rien dit pendant toutes ces années ?", a souligné son frère.

Le bureau de Netanyahu avait annoncé le 14 mai que celui-ci avait décidé de "faire un geste en faveur du président Abbas et de remettre à l’Autorité palestinienne les dépouilles de cent terroristes qui ont trouvé la mort lors d’attaques".

En juillet 2011, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak avait suspendu in extremis la restitution prévue des restes de 84 Palestiniens enterrés dans le "cimetière des combattants ennemis" dans la vallée du Jourdain, au motif de "vérifications sur leur identité".


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91 شـهـيـداً يعـودون مـن « الأرقـام » رام الله ـ أمجد سمحان
غزة ـ ضياء الكحلوت
يتسلم الفلسطينيون في الضفة وقطاع غزة اليوم جثامين 91 فدائيا استشهدوا كلهم في عمليات نوعية ضد إسرائيل بعد نكسة حزيران العام 1967، فيما يبقى نحو 300 جثمان آخر محتجزا، وسط تأكيدات بأن الكثيرين ممن فقدوا على مدار الصراع العربي الإسرائيلي محتجزون أيضا ولا تصرّح عنهم إسرائيل حتى اليوم.
وسيتسلم وفد فلسطيني فجراً الجثامين، وسينقل 11 منها إلى غزة، والبقية إلى مدينة رام الله، حيث ستقام مراسم رسمية وعسكرية وستلف الرفات بالأعلام قبل أن يتسلمها أهلها ويدفن كل في منطقته. وبين الشهداء 17 جثمانا مسقط رأسها مجهول ستدفن في مقبرة جماعية في رام الله ويرجح أن يكون بينها عرب منهم لبنانيون.
واختلطت مشاعر العديد من الأهالي في الضفة والقطاع بين فرح وغاضب وحزين على رجال ونساء فدوا الثورة الفلسطينية بأرواحهم، وعاقبت إسرائيل أجسادهم.
في غزة تجددت أحزان عائلة الشهيد ربحي
الكحلوت الذي استشهد في عملية عسكرية ضد موقع إسرائيلي في العام 1995، فالعائلة تعيش فرحة ممزوجة بالحزن لأنها انتظرت طويلاً هذا اليوم.
يقول محمد شقيق الشهيد ربحي لـ« السفير » : « نحن ننتظر هذا اليوم لأنه سيصبح لشقيقي الشهيد قبر نزوره كما تزور العوائل الأخرى، ونأمل في أن يمر الوقت سريعاً لأن الساعات المتبقية لاستلام الجثمان تمر علينا كأنها دهر ».
وأوضح محمد أن العائلة ستقيم بيت عزاء جديد لشقيقه بالتنسيق مع حركة الجهاد التي ينتمي إليها الشهيد، وستزفه في جنازة رسمية وفق الترتيبات التي أبلغت بها، مشيراً إلى مخاوف لا تزال مستمرة لدى الأهالي بأن يحدث خلل في تسليم الجثامين، أو ألا تعود لأبنائهم لأنها لم تكن في وضع سليم خلال عمليات الدفن السابقة.
وفي بيت لحم، إبراهيم عيسى زعول، ينتظر هو الآخر بشوق وصول جثمان أبيه حتى يتمكن من زيارة قبره بعدما قضى في عملية تفجير في القدس المحتلة في العام 2002 واحتجزت إسرائيل جثمانه. ويشير زعول إلى أن استلام جسد والده « فيه نوع من الراحة النفسية لأن الوالد وأخيرا سيدفن حسبما يليق به ».
على النقيض تماما، يتضاعف حزن عائلة عماد وعادل عوض الله في مدينة البيرة في الضفة الغربية، التي انتظرت طويلا خبرا يفيد أن بإمكانها استرداد جثماني الشقيقين اللذين استشهدا في عملية اسرائيلية لاعتقالهما حيث رفضا الاستسلام وقضيا في اشتباك في العام 1998. ويقول شقيقهما لـ« السفير » : « خبر حزين يجعلني أكثر غضبا لأنهم لن يسلموا جثماني شقيقيّ اليوم ».
ومن بين رفات الشهداء الذين سيتم تسليمهم اليوم رفات ريم الرياشي، التي كانت اسرائيل زعمت أنها سلمتها في وقت سابق ليفاجأ أهلها بأن اجزاء من جسدها ما زالت في مقابر الأرقام.
وتقول عائلة الرياشي إنّها تسلمت جزءاً في السابق من جثمان ابنتها ريم ودفنته، ولم يكن لديها أي علم باحتجاز الاحتلال لأجزاء أخرى من جثمانها، مطالبة بإجراء فحوص الحمض النووي للتأكد من جثامين الشهداء المقرر تسليمهم.
من جهته، قال سالم خلة إن ما لدى مؤسسته من معلومات يثبت أن هناك « 301 جثمان لفلسطينيين وعرب موثقة موجودة في مقابر الأرقام ». وأضاف « تم استلام جثماني حافظ أبو زنط ومشهور العاروري، ثم تم استلام الواحد والتسعين جثمانا اليوم لكن عمليا يبقى بحسب وثائقنا 225 جثمانا داخل هذه المقابر إذ إن بين جثث من استلمناهم اليوم 17 جثة لم تكن موثقة ».
وقال خلة إن « الجانب الاسرائيلي أبلغنا بأن بين الجثامين الــ17 جثامين لشهداء مناضلين عرب قد يكون بينهم لبنانيون ».
إلى ذلك أكد خلة أن الوثائق التي لدى مؤسسته تثبت وجود « العشرات وربما المئات » من الجثث الأخرى التي لم يتم استكمال المعلومات الكاملة حولها ولا تفصح اسرائيل عنها لكنها محتجزة داخل مقابر الأرقام مشيرا إلى أن مؤسسته تنتظر من أي مواطن كان أن يبلغها إن كان لديه مفقودون من أجل إدراج إسمائهم والبحث عنها حين تتاح الفرصة لمعرفة إن كانت محتجزة داخل مقابر الأرقام.

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شهـداء عمليـة « سـافـوي » يعـودون إلـى الوطـن
بعد 37 عاماً من احتجاز جثامين سبعة شهداء نفذوا عملية « سافوي » التي « أوجعت إسرائيل »، أفرج الاحتلال عن رفاتهم أخيراً بعدما اعتقلها عقوداً في إسرائيل، وهي الدولة الوحيدة في العالم التي تعاقب الموتى، وتعتقل جثثهم في مقابر الأرقام.
الشهداء السبعة، ومعهم 83 آخرون كانوا معتقلين، تستقبلهم مدينة رام الله اليوم في عرس فلسطيني تحضره كل الأطياف برغم الانقسام وانسداد الأفق السياسي.
وكان الشبان خضر محمد، وأحمد حميد، وموسى جمعة، وأبو الليل (اسم حركي)، ومداحة محمد، وزياد صغير، ومحمد المصري استقلوا قارباً مطاطياً في العام 1975 وغادروا شواطئ بيروت حتى وصلوا أرض فلسطين المحتلة وفي نيتهم اقتحام وزارة الدفاع الإسرائيلية.
ويروي بسام أبو شريف، المستشار السابق للرئيس الفلسطيني ياسر عرفات، والذي عايش فترة العملية، وكان مقرباً من « أبو جهاد »، خليل الوزير المخطط والمشرف عليها : « كان في نية الشباب الوصول إلى قلب وزارة الدفاع الإسرائيلية في تل أبيب، لكنهم أخفقوا في ذلك بسبب التحصينات العسكرية هناك، وفي النهاية تمكنوا من الوصول إلى منطقة قريبة منها وهو فندق سافوي ».
وبرأي أبو شريف فإن العملية وتفاصيلها لا تزال غامضة ولا أحد يعلم ما جرى بالضبط. ويضيف « إسرائيل حتى اليوم لم تكشف تفاصيل العملية، لأنها كانت عملية نوعية وجريئة وقد أصابتها في مقتل، وتقديرنا أن أكثر من مئة إسرائيلي سقطوا فيها بين قتيل وجريح ».
ولم تعترف إسرائيل بالأرقام التي تحدث عنها أبو شريف، وقالت إن العملية التي استشهد سبعة من منفذيها وجرح ثامن وأسر وهو مصري الجنسية، أدت إلى مقتل 11 إسرائيلياً بينهم جنرال كبير، اسمه عوزي يئيري، وهو منفذ عملية « فردان » التي تمّ خلالها اغتيال الشهداء الفلسطينيين الثلاثة كمال عدوان وكمال ناصر وأبو يوسف النجار في بيروت. وبحسب ما يروي أبو شريف، وهو من قيادات « الجبهة الشعبية لتحرير فلسطين »، فقد « اتخذت سفينة اشترتها المقاومة الفلسطينية طريقاً من بيروت إلى شمال إفريقيا ومن هناك إلى قبرص، وفي الطريق تم إنزال منفذي العملية الذين وصلوا إلى جانب وزارة الدفاع الإسرائيلية ».
وكان فيديو نادر للشهيد خليل الوزير « أبو جهاد » تحدث فيه عن العملية، وقال إنها كانت « انتقاماً لمقتل القادة الفلسطينيين الثلاثة في عملية فردان ».
وشرح أبو جهاد في الفيديو بعض تفاصيل العملية والتي تمكن فيها المنفذون من احتجاز عدد من الرهائن الإسرائيليين معظمهم من الجيش، واشتبكوا مع قوات الاحتلال التي حاصرت الفندق، ثم قام الفدائيون بتفجير الفندق حين تمّ اقتحامه من قبل قوات خاصة إسرائيلية.
ويقول أبو جهاد في الفيديو النادر الذي نشر له مؤخراً إن « أحد الشهداء واسمه موسى جمعة ظل يومين بعد العملية محاصراً خلف جدار، وحين بدأ الإسرائيليون بإزالة ركام الفندق، أزالوا الجدار الذي احتجزه، وبدأ حينها بإطلاق النار فقتل عوزي يئيري قائد عملية اغتيال كمال عدوان وكمال ناصر وأبو يوسف النجار ».
وفي وثائقي أعدّته قناة « الجزيرة » عن العملية يظهر أحد الذين نقلوا الفدائيين في السفينة يروي استعداد الشبان لها ويقول « كانت معنوياتهم عالية وكانوا ذاهبين إلى الموت بأرجلهم لاستعادة فلسطين، حملوا الأحزمة الناسفة والمتفجرات والكلاشينكوف، كان شعارهم : الموت ولا المذلة ».
وقال بسام أبو شريف رداً على استعادة جثامين شهداء منفذي العملية إن « منفذي العملية اليوم يعيدون كتابة التاريخ برفات لن تندثر إطلاقاً، لقد أعادوا إلى الأذهان كلمة فدائي، وهي كلمة غابت عن قاموسنا منذ الانتفاضة، حين كان السلاح والمقاومة هما البداية والنهاية والعنوان والقضية ».

Liban : Onze pèlerins chiites libanais ont été enlevés le 22 mai en Syrie. La tension monte à Beyrouth malgré les appels au calme du Hezbollah.

Les informations tournent en boucle sur le petit écran de la télévision. Awal Hayat, directrice de l’agence de voyages libanaise Bader el Cobra, laisse courir un chapelet entre ses doigts. Les yeux gonflés, un voile marron bien ajusté, elle attend. Son agence, située dans la banlieue sud de Beyrouth contrôlée par le Hezbollah, a baissé le rideau, tout comme son magasin de vêtements, devant lequel les caméras des journalistes scrutent les moindres faits et gestes. Depuis le 22 mai, 11 pèlerins libanais chiites ont été enlevés près d’Alep, en Syrie. Ils venaient d’effectuer un pèlerinage religieux en Iran. "Chaque année, plus de 10 000 chiites partent du Liban en pèlerinage en Iran, en Irak ou en Syrie. Malgré la guerre en Syrie, nous avions pu passer sans problème en bus à l’aller", déclare cette femme de 37 ans, aux traits tirés par l’angoisse.

Depuis qu’elle a ouvert son agence, en 2000, "c’est la première fois que quelque chose comme cela arrive", constate-t-elle. Lorsque la nouvelle de leur rapt a été annoncée, la banlieue sud de Beyrouth, contrôlée par le Hezbollah allié au régime de Damas, a commencé à se soulever. Des pneus brûlés et des ordures ont été dispersés, bloquant la route menant à l’aéroport jusqu’à ce que Hassan Nasrallah appelle au calme alors que les tensions intercommunautaires au Liban s’enveniment sur fond de crise syrienne.

L’affaire vire au feuilleton. Et le vendredi 25 mai, tout le monde a cru à un heureux dénouement. La réconciliation nationale était même évoquée : il était annoncé que les pèlerins étaient en Turquie, prêts à rentrer grâce à un jet privé mis à disposition par Saad Hariri, chef sunnite du Courant du futur, soutenu par l’Arabie saoudite, en exil. Le soir même, le gratin politique libanais s’était rendu à l’aéroport, et Hassan Nasrallah était même allé jusqu’à remercier le chef sunnite.

Mais les otages ne sont pas rentrés. Le lendemain, Ankara annonce que les pèlerins "n’ont jamais mis les pieds en Turquie". Tollé. Alors que la classe politique libanaise affirme qu’ils sont en bonne santé, des rumeurs circulent et font état de leur exécution par leurs ravisseurs.

Aux côtés d’Awal Hayat, un homme, en jean et chemise bleue, déclare faire partie du bureau de presse du parti chiite. Les familles n’ont plus le droit d’évoquer le sort des otages ni même les circonstances de l’attaque en cette fin de mois de mai. Alors que l’identité des ravisseurs n’est pas connue - l’Armée syrienne libre dément être à l’origine du rapt -, le doute règne également sur l’identité des otages. Hussam Awak, le général des officiers libres de Syrie, a de son côté déclaré, à la chaîne libanaise LBCI, que pas moins de cinq cadres du Hezbollah se trouveraient parmi les détenus. Information démentie par le parti chiite.

À Istanbul, en Turquie, le chef démissionnaire du Conseil national syrien (CNS), Burhan Ghalioun, a déclaré : "Les choses ne sont pas claires et il se peut qu’il n’y ait pas de libération dans les prochaines heures."
Dans le petit magasin transformé en boutique de vêtements il y a un an à la suite de l’ouverture de la nouvelle agence, tous les yeux sont rivés vers le téléviseur. Une personne apparaît cagoulée à l’écran, assise devant un mur grisâtre et épuré. Un bandeau écrit en arabe défile en dessous. Un lourd silence s’installe. Le volume est monté. Les yeux s’écarquillent. Tous espèrent des nouvelles des otages. La tension se relâche, le volume diminue, la conversation reprend. "C’est une personne qui parle de Houla", explique avec dédain Issam. Le 25 mai, 108 personnes, dont une cinquantaine d’enfants, selon l’ONU, ont été tuées dans ce qui est devenu le massacre de Houla en Syrie. Un crime dénoncé par toute la communauté internationale, Hezbollah compris. Ce qui "n’est pas suffisant" aux yeux de l’Armée syrienne libre, qui menace de suspendre les négociations - déjà officiellement interrompues - si le chef du parti chiite ne condamne pas "clairement le massacre de Houla".

Deux portraits d’Hassan Nasrallah sont scotchés derrière Awal Hayat. Dans la banlieue sud de Beyrouth, la tendance est clairement en faveur de Bashar el-Assad. Peu après l’annonce de l’enlèvement des 11 pèlerins, certaines familles libanaises n’ont pas hésité à menacer de s’en prendre aux réfugiés syriens au Liban. À Houla, village homonyme situé dans le sud du Liban contrôlé par le Hezbollah, des tracts ont été distribués. Signés "Libres de Houla", ils demandaient aux Syriens de quitter la ville dans les 24 heures : "Nous avons écrit cette menace à l’encre, ne nous poussez pas à l’écrire avec le sang." Les forces de sécurité enquêteraient afin d’identifier les auteurs de ces menaces. Les Syriens de ce village n’ont pas fui, contrairement à ceux d’Al-Charkia, situé dans le sud du Liban, dont serait originaire l’un des 11 enlevés. Selon l’agence Al-Markaziya, une série d’incidents similaires à celui de Houla (Liban) serait survenue entre des ouvriers syriens et des citoyens libanais dans de nombreuses parties du pays.

Irak : au moins sept morts dans des attentats à la bombe à Bagdad

Une série d’attentats à la bombe, dont plusieurs commis à l’aide de voitures piégées a frappé jeudi matin plusieurs quartiers de Bagdad, faisant au moins 16 morts et des dizaines de blessés, selon des sources de sécurité et médicales.

Le plus meurtrier a été provoqué par une voiture piégée qui a explosé dans le quartier de Chula, dans le nord de la capitale, faisant au moins 13 morts et 32 blessés, selon deux sources médicales.
Selon un premier lieutenant de police interrogé sur place par l’AFP, la voiture était conduite par un kamikaze, ce qui n’a pu être confirmé dans l’immédiat de source officielle.

La tension était vive sur les lieux de l’attentat et des tirs d’armes à feu résonnaient à proximité, ont constaté des journalistes de l’AFP. Selon un officier de police sur place, il s’agit de proches des victimes, présents par dizaines.

"Nous allons tirer en l’air. Je mets au défi quiconque de nous en empêcher !" a lancé un homme, qui a déclaré avoir perdu deux membres de sa famille.

La police a interdit l’accès au site de l’explosion, où nombre d’immeubles ont vu leurs vitres soufflées par la déflagration. Les secours s’activaient sur place, tandis qu’un taxi jaune aux sièges maculés de sang était emporté pour les besoins de l’enquête.Les journalistes sur place n’ont pas été autorisés à parler aux résidents ou à se rendre sur les lieux de l’explosion.Le ministère de l’Intérieur a évoqué dans un communiqué une "voiture piégée visant des civils innocents", dont un nombre non précisé sont tombés en "martyrs". "La plupart des blessés sont dans un état critique", selon le communiqué qui ne précise pas non plus leur nombre.

Au moins quatre autres bombes, dont une voiture piégée, ont par ailleurs explosé dans l’ouest de Bagdad, dans les quartiers de Yarmuk, Ghazaliya, Amriya et à Dora au sud, pour la plupart entre 08H00 et 09H00 locales (05H00 à 06H00 GMT).La seconde voiture piégée a explosé près du domicile d’un responsable des services du Premier ministre Nouri al-Maliki dans le quartier de Yarmuk, tuant un passant, mais épargnant le responsable.

Ces attaques sont les pires survenues à Bagdad depuis le 19 avril, lorsque 17 personnes avaient péri et 106 autres avaient été blessées dans la capitale et ses alentours.

D’autres violences se sont également produites dans le reste de l’Irak. A Tikrit (centre), un civil a été tué tôt jeudi matin par l’explosion d’une bombe magnétique, selon un responsable du centre de commandement des opérations.

Et près de Mossoul (nord), un policier a été tué dans la ville de Rabya, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur. "Il a été tué durant des affrontements avec un groupe de trafiquants armés circulant entre l’Irak et la Syrie".

La violence a décru en Irak ces dernières années mais reste quasi-quotidienne : 126 personnes ont péri dans des attaques au cours du seul mois d’avril, selon les statistiques officielles.

Syrie : Expulsée, l'ambassadrice de Syrie pourrait en fait rester en France

Déclarée mardi persona non grata par les autorités françaises après le massacre de Houla, l’ambassadrice syrienne Lamia Chakkur pourrait en fait rester en France et à Paris au titre de son accréditation auprès de l’Unesco dont le siège est situé dans la capitale.

Interrogé sur le départ de France de Mme Chakkur, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a souligné mercredi lors d’un point-presse que "Lamia Chakkur a été déclarée persona non grata en sa qualité d’ambassadeur de la République arabe syrienne".

"Elle est par ailleurs ambassadeur, délégué permanent de la République arabe syrienne auprès de l’Unesco" et "la France respecte l’accord de siège avec cette organisation", a-t-il ajouté, justifiant implicitement la possibilité pour l’ambassadrice de rester sur le territoire national.

"Les ambassadeurs, délégués permanents sont accrédités auprès de l’Unesco et non auprès de l’État français", a précisé Bernard Valero en indiquant que le ministère avait "notifié au Secrétariat de l’Unesco la décision des autorités françaises" annoncée mardi par le président François Hollande.

Interrogée, l’Unesco a indiqué que "seule la Syrie peut changer le statut de Mme Chakkur". "Pour l’instant, nous n’avons aucune information, aucune notification émanant de Damas, elle est donc toujours en poste", a-t-on indiqué à l’Unesco.

L’ambassade de Syrie à Paris n’était pas immédiatement joignable mercredi après-midi pour un commentaire.
Washington et les grandes capitales européennes, notamment Paris, Londres et Berlin, ont annoncé mardi l’expulsion des représentants diplomatiques syriens dans leur capitale en représailles au massacre de Houla qui a fait 108 morts.

Le président français, François Hollande, a également promis de nouvelles sanctions contre le régime du président Bashar al-Assad.

mercredi 30 mai 2012

Syrie : la Russie condamne le renvoi des ambassadeurs syriens

La Russie a jugé mercredi "prématurée" toute nouvelle action de l’ONU contre la Syrie et a condamné le renvoi "contreproductif" des ambassadeurs syriens dans un nouveau bras de fer avec l’Occident après le massacre de Houla. "Nous estimons que l’examen au Conseil de sécurité de l’ONU de toute nouvelle mesure pour influer sur la situation est prématurée", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Guennadi Gatilov à l’agence russe INTERFAX.

Le diplomate a estimé que "la déclaration à la presse du président du Conseil de sécurité de l’ONU concernant les évènements tragiques à Houla" avait été "un signal assez fort pour la partie syrienne et représente une réaction suffisante du Conseil de sécurité de l’ONU". Les Occidentaux ont durci mardi leur position à l’égard du régime de Bashar el-Assad, Européens et Américains annonçant l’expulsion des représentants diplomatiques syriens dans leurs capitales en représailles au massacre de Houla qui a fait 108 morts.

Guennadi Gatilov commentait les appels du chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle à convoquer une nouvelle réunion du conseil de sécurité de l’ONU. Des diplomates russes ont par ailleurs critiqué la déclaration du président français François Hollande, qui a envisagé mardi soir une intervention armée sous mandat de l’ONU en Syrie. Le président français doit rencontrer vendredi son homologue russe Vladimir Poutine qui effectuera une visite en France.

"Nous avons toujours dit que nous sommes contre toute intervention extérieure dans le conflit syrien parce que cela ne fera qu’aggraver la situation pour la Syrie et la région et aura des conséquences imprévisibles", a souligné Guennadi Gatilov. Un autre vice-ministre des Affaires étrangères, Andreï Denissov, a estimé que la déclaration de François Hollande avait été dictée par des "émotions". "Parler d’une intervention extérieure, c’est plutôt la manifestation d’émotions politiques que d’évaluations, d’une analyse ou d’une approche pondérée", a souligné le diplomate cité par les agences russes.

"Il faut se poser la question - et après ?", a-t-il poursuivi. "Si on revient aux épisodes tragiques qui ont déclenché les nouvelles émotions autour de la crise syrienne (...) il faut faire preuve de bon sens avant de désigner des coupables et de les stigmatiser", a poursuivi le diplomate. Moscou a par ailleurs condamné le renvoi "contreproductif" des ambassadeurs syriens des capitales occidentales. "Les canaux importants d’échange d’opinions et d’influence sur le gouvernement syrien pour l’encourager à mettre en oeuvre le plan Annan sont désormais fermés", a estimé le porte-parole de la diplomatie Alexandre Loukachevitch.
"On ne veut pas entendre Damas et (...) dans la situation actuelle cela ne sert pas la cause" du règlement pacifique de la crise, a poursuivi le porte-parole. La Russie a été très critiquée ces derniers mois pour avoir fait obstruction, au Conseil de sécurité de l’ONU, à des résolutions occidentales blâmant le régime de Damas. Moscou a aussi continué de livrer des armes à son allié de longue date en dépit des craintes qu’elles soient utilisées dans la répression contre la population civile. Le Conseil national syrien, principale coalition de l’opposition, a estimé mercredi que la position de la Russie encourageait le régime syrien à commettre des "crimes sauvages".

Somalie : le président échappe à une embuscade tendue par les Shebaab

Le président de Somalie Sharif Cheikh Ahmed, a échappé une embuscade des islamistes Shebaab près de Mogadiscio, le 29 mai 2012. ( Photo : AFP )

Sharif Cheikh Ahmed est sain et sauf. Mais l’embuscade a donné lieu à des affrontements pendant une demi-heure d'après RFI. Preuve de la ténacité des insurgés. Le président somalien de la transition revenait d’une visite à Afgoye, localité prise par les troupes de l’Union africaine (UA) en fin de semaine dernière.

Cette attaque montre que les Shebaab, même s’ils ne peuvent pas faire face de façon conventionnelle à la pression militaire, sont loin d’avoir quitté la zone. Des combattants restent dans le but de mener des attaques éclair, comme ils l’avaient fait après s’être retirés de Mogadiscio en août dernier.

La prise d’Afgoye est un succès indéniable pour les troupes de l’UA qui ont pu prendre la localité sans trop de dommages collatéraux, contrairement à d’autres offensives par le passé.

Selon le Haut commissariat aux réfugiés, plus de 9 000 personnes ont été déplacées par l’offensive de la semaine dernière. Cependant sécuriser sur le long terme, une ville située à 30 km de la capitale, va être un défi quotidien, principalement pour l’approvisionnement des troupes ou les convois officiels.

La route longe, pour une grande partie, un espace de broussaille qu’il est facile d’infiltrer. Et plus les distances sont grandes entre les villes occupées, plus les embuscades deviennent une menace permanente, comme ont pu l’expérimenter les Ethiopiens de 2006 à 2009.

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L'explosion d'une bombe fait au moins six morts 

Au moins six personnes sont mortes mercredi dans l'explosion d'une bombe que les autorités tentaient de désamorcer à Galkayo, localité du centre somalien, a-t-on appris auprès d'un responsable local.

Trois membres des forces de sécurité et trois civils ont été tués dans l'explosion, a indiqué à l'AFP un responsable sécuritaire local, Mahdi Abdulahi.

Selon des témoins, les forces de sécurité avaient été déployées mercredi matin pour désamorcer la bombe découverte dès mardi soir au bord d'une route. La zone n'ayant pas été sécurisée, des civils s'y trouvaient aussi au moment de l'explosion.

Ils pensaient que c'était sûr et ils se sont approchés avant que la bombe explose, a raconté Jama Alale, un épicier qui se trouvait à proximité et qui dit avoir vu les corps de plusieurs victimes.

Galkayo est à cheval entre les régions somaliennes autoproclamées autonomes du Puntland et de Galmudug, toutes deux opposées aux Shebaab, des rebelles islamistes ralliés à Al-Qaïda qui ont juré la perte du gouvernement somalien de transition et contrôlent une grande partie du territoire somalien plus au sud.

Fin janvier, la localité avait été le théâtre d'une attaque suicide qui avait fait au moins deux morts. Deux journalistes ont aussi été tués à Galkayo depuis le début de l'année.

La Somalie est sans gouvernement effectif et en état de guerre civile depuis 20 ans. La situation a permis l'éclosion de nombreuses milices, d'insurgés islamistes et de groupes de pirates qui règnent sur de plus ou moins grandes portions du territoire.



Egypte : les fils de Moubarak sous le coup d’un nouveau procès pour corruption

Les fils du président égyptien déchu Hosni Moubarak, déjà jugés dans différentes affaires de malversations, sont sous le coup d’un nouveau procès pour corruption, a annoncé mercredi la télévision d’Etat.
Gamal et Alaa Moubarak, en détention préventive au Caire, seront jugés avec sept autres personnes par la cour criminelle pour un nouveau procès pour une affaire de corruption liée à la Bourse, a indiqué Nile Television. Le verdict dans leur procès actuel et dans celui de leur père, jugé pour corruption et pour la mort de manifestants durant la révolte contre son régime, est attendu le 2 juin.

Syrie : Moscou et Pékin rejettent toute intervention armée

La Russie ne laissera pas le Conseil de Sécurité des Nations unies autoriser une intervention militaire en Syrie, a prévenu mardi le vice-ministre russe des Affaires étrangères tandis que Pékin réaffirmait dans le même temps son opposition à toute intervention armée.

Moscou est "catégoriquement opposée à toute intervention extérieure dans le conflit syrien qui ne ferait qu’aggraver la situation avec des conséquences incalculables pour la Syrie et le reste de la région", a souligné le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, cité par l’agence de presse INTERFAX.

A Pékin, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Liu Weimin, a rappelé que "la Chine s’oppos(ait) à toute intervention militaire" et qu’elle "ne soutient aucun changement forcé de régime".

Ces mises au point font suite aux propos tenus mardi par le président français François Hollande, qui, face à l’indignation provoquée par le massacre de plus de 100 civils syriens en fin de semaine dernière à Houla, n’a pas exclu une intervention armée dans un cadre international.

Une action militaire "n’est pas exclue à condition qu’elle se fasse dans le respect du droit international, c’est-à-dire par une délibération du Conseil de sécurité", a-t-il déclaré sur FRANCE 2.

Depuis le début de la crise syrienne, la Russie et la Chine, qui disposent d’un droit de veto, ont déjà mis en échec deux projets de résolution du Conseil de sécurité qui aurait condamné la répression menée par le régime de Bashar al Assad.

Elles ont en revanche accepté la création de la Mission de supervision des Nations unies en Syrie (MISNUS) par la résolution 2043 votée à l’unanimité pour surveiller le cessez-le-feu entré théoriquement en vigueur le 12 avril.

Elles ont également voté la déclaration non contraignante adoptée après le carnage de Houla, qui critique l’emploi par l’armée syrienne d’armes lourdes dans des centres de population et appelle le régime de Bashar al Assad comme ses ennemis à mettre fin à la violence.

Cette déclaration, a poursuivi Guennadi Gatilov, constitue "un signal fort aux parties syriennes et une réaction suffisante de la part du Conseil aux derniers développements". "Nous pensons que toute considération au Conseil de sécurité quant à de nouvelles mesures visant à influencer la situation serait à présent prématurée", a-t-il ajouté.

Le président russe, Vladimir Poutine, sera reçu vendredi soir à Paris par François Hollande.
Pékin a indiqué par ailleurs qu’aucune décision n’avait été prise sur une possible expulsion de diplomates syriens à l’image de ce qui s’est passé dans les pays occidentaux en riposte au carnage de Houla.

"Je n’ai pas entendu qu’il y ait eu le moindre impact sur l’ambassade de Syrie en Chine", a dit Liu Weimin.

mardi 29 mai 2012

Egypte : la violence s’invite dans l’élection, après l’attaque du QG d’un candidat

La campagne pour la présidentielle égyptienne a pris un tour violent avec la mise à sac du QG d’Ahmad Chafiq, le dernier Premier ministre sous Hosni Moubarak, qui doit affronter le candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi.

Cette attaque, qui fait redouter d’autres tensions, est survenue lundi soir, quelques heures après la confirmation par la commission électorale du duel entre ces deux personnalités pour le second tour prévu les 16 et 17 juin.

Le Premier ministre Kamal al-Ganzuri doit présider prochainement une réunion des gouverneurs du pays "pour discuter des moyens d’assurer la sécurité du 2ème tour", a indiqué mardi le site internet du quotidien gouvernemental al-Ahram.

L’intérieur de la villa où siège l’équipe de campagne d'Ahmad Chafiq a été totalement saccagé, avec des meubles, des vitres, des portes ou encore des ordinateurs brisés, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des traces de départ de feu étaient visibles près de certaines fenêtres du rez-de-chaussée du bâtiment situé dans le quartier aisé de Dokki, mais les flammes n’ont visiblement pas pris.

En revanche, au fond du jardin un petit garage utilisé comme entrepôt pour des tracts et des affiches du candidat était entièrement carbonisé. Des pompiers avaient indiqué lundi soir être rapidement venus à bout du sinistre.

"Les locaux vont être remis en état et Chafiq va continuer de les utiliser pour conduire sa campagne", a indiqué un de ses partisans, Ahmed Abdel Ghani.

Selon une source policière, huit personnes ont été arrêtées à proximité du QG d'Ahmad Chafiq lundi soir.
Les partisans du candidat accusent ses adversaires islamistes et issus des groupes de jeunes qui ont mené l’an dernier la révolte contre Moubarak d’être derrière cette attaque.

Une partie de la presse s’interrogeait toutefois sur les circonstances et le mobile de cette opération contre des locaux visiblement mal protégés malgré leur caractère sensible.

"Cet incendie suscite des interrogations, et certains se demandent si Ahmad Chafiq ne pourrait pas en profiter pour augmenter sa popularité", écrivait mardi le quotidien indépendant al-Chorouk, en parlant d’une attaque "entourée de mystère".

Des heurts ont également brièvement opposé dans la soirée un millier de manifestants anti-Chafiq et des individus en civil sur la place Tahrir, site emblématique de la révolte contre Moubarak début 2011.
La presse égyptienne redoutait également de voir le second tour entre un islamiste conservateur et un ancien du régime Moubarak issu de l’appareil militaire se traduire par de nouvelles tensions.
"Dès l’annonce des résultats (du premier tour) les manifestations ont éclaté à Tahrir contre le pouvoir du guide (des Frères musulmans) et celui de l’armée", écrivait le quotidien indépendant al-Masri al-Yom.
"Le deuxième tour Morsi-Chafiq attise le feu de la colère", relevait pour sa part al-Chorouk.

Cette élection présidentielle historique, la première depuis la chute de Moubarak en février 2011, s’était déroulée jusqu’à présent sans incident de sécurité majeur.

Les candidatures présentes au second tour provoquent le désarroi des milieux libéraux et laïques, ainsi que des mouvements de jeune anti-Moubarak, contraints de choisir entre un islamiste et un symbole de l’ancien régime.

Les deux candidats ont fait campagne sur l’islamisation pour Morsi, sur la sécurité pour Chafiq. Ils cherchent depuis plusieurs jours à élargir leur base électorale en jurant fidélité aux idéaux de la "révolution" de 2011, et en promettant de gouverner au nom de tous les Egyptiens.

L’armée, qui dirige le pays depuis la chute de l’ancien président, doit céder le pouvoir aux civils avant la fin juin, une fois le nouveau chef de l’Etat élu.

Syrie : La France expulse l’ambassadrice de Syrie à Paris

Les Européens ont durci leur position à l’égard du régime du président syrien Bashar al-Assad, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Italie annonçant l’expulsion des ambassadeurs syriens dans leur capitale en représailles au massacre de Houla.

C’est le nouveau président français, François Hollande, qui a initié le mouvement, annonçant l’expulsion de l’ambassadrice à Paris, Lamia Chakkur, et une réunion dans la capitale française début juillet du groupe des pays "amis de la Syrie".

Cette décision sera notifiée à l’ambassadrice "aujourd’hui (mardi) ou demain (mercredi)", a déclaré le chef de l’Etat français à l’issue d’un entretien avec le président béninois Thomas Boni Yayi.

"J’ai eu une conversation hier (lundi) avec David Cameron, le Premier ministre britannique. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a eu une discussion avec le secrétaire général des Nations unies et nous avons convenu d’un certain nombre de pressions à exercer sur la Syrie", a affirmé François Hollande.

Il a précisé que "parmi les décisions" prises, il y avait "l’expulsion de l’ambassadrice de Syrie en France".
Quelques minutes plus tard, l’agence de presse allemande DPA annonçait la convocation de l’ambassadeur de Syrie en Allemagne où son expulsion du territoire allemand devait lui être signifiée. L’ambassadeur devra quitter l’Allemagne d’ici 72 heures.

Le chargé d’affaires syrien à Londres, déjà convoqué lundi par le Foreign Office, a appris mardi l’annonce de son expulsion. La Syrie ne disposait plus d’ambassadeur en Grande-Bretagne depuis plusieurs mois, le chargé d’affaires étant est son plus haut représentant au Royaume-Uni.

Rome a également expulsé le représentant diplomatique syrien en Italie.

Selon un source diplomatique à Bruxelles, il est possible que l’Espagne se joigne au mouvement.

"L’idée (d’une action coordonnée) est sur la table", a indiqué un diplomate européen à l’AFP, alors que les ambassadeurs des 27 pays de l’UE devaient se réunir dans l’après-midi pour évoquer la situation en Syrie après le massacre de Houla qui a provoqué la mort de 108 personnes, dont 49 enfants.

"Il y avait un plan concerté entre la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne", a confirmé un autre diplomate.

François Hollande et David Cameron avaient convenu dès lundi "d’agir ensemble pour accroître la pression" sur Bashar al-Assad.

"Le massacre de Houla et les événements de ces derniers jours en Syrie et au Liban illustrent, une fois de plus, le danger des agissements du régime de Bashar Al-Assad pour le peuple syrien", écrivait la présidence française.

Syrie : Pendant ce temps à Houla ...

Des Syriens enterrent les victimes du massacre de Houla, le 26 mai dernier.
(Photo AFP)

La majorité des victimes du massacre de Houla en Syrie ont été exécutées, selon les premiers résultats d’une enquête de l’ONU, a annoncé mardi un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Rupert Colville. "On croit que moins de 20 des 108 assassinats peuvent être attribués à des tirs d’artillerie et de tanks", a déclaré Rupert Colville, lors d’un point de presse. "La plupart des autres victimes [...] ont été sommairement exécutées lors de deux incidents différents" qui ont été commis, selon des habitants, par des miliciens pro-régime "chabiha", a-t-il ajouté.

 Une rue de Houla après les bombardements .

Israël : Remise en liberté du militant palestinien Bassem Tamimi

Le militant Bassem Tamimi, animateur emblématique de la "résistance populaire" palestinienne, a été remis en liberté mardi par la justice militaire israélienne, qui l’a condamné à une peine de prison avec sursis.
Reconnu coupable le 20 mai d’incitation à des jets de pierres sur l’armée israélienne, il a été condamné mardi par le tribunal militaire israélien d’Ofer à 30 mois de prison, dont il a déjà effectué 13 en détention préventive, les 17 autres étant assortis d’un sursis.

Il a également été condamné à deux mois de prison avec sursis pour organisation de manifestation non autorisée.

La juge militaire, le commandant Eti Ador, a précisé que la peine serait appliquée si Bassem Tamimi participait à des "troubles à l’ordre public" contre les forces israéliennes.

"Je sens que toute ma vie est sous la surveillance du juge. La peine avec sursis ne m’empêchera pas d’être actif, mais elle va me mettre sous grande pression", a-t-il déclaré à l’AFP après le prononcé de la peine.
M. Tamimi a été libéré sous caution le 24 avril pour pouvoir s’occuper de sa mère souffrante. Mais durant son procès, il a été assigné à résidence tous les week-ends pour l’empêcher de participer aux manifestations hebdomadaires dans son village de Nabi Saleh, près de Ramallah en Cisjordanie.

Le cas de Bassem Tamimi, figure centrale de la "résistance populaire" palestinienne en Cisjordanie, a attiré l’attention de la communauté internationale, notamment de l’Union européenne (UE), qui l’a déclaré en 2011 "défenseur des droits de l’Homme", reconnaissant ainsi le caractère "pacifique" de son action.

Organisateur revendiqué des "manifestations pacifiques" depuis deux ans des villageois de Nabi Saleh contre les empiètements d’une colonie juive voisine, il avait plaidé dès l’ouverture de son procès en juin 2011 non coupable de toutes les charges, notamment d’incitation à des jets de pierres contre les soldats israéliens.
Arrêté le 24 mars 2011, Bassem Tamimi a été jugé sur la foi d’aveux d’un mineur de 15 ans.

La quasi totalité des manifestations dans les Territoires palestiniens sont considérées comme "illégales" par la loi militaire israélienne, qui dispose que tout rassemblement de plus de dix personnes doit être autorisé, ce que les organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent comme contraire au droit international.

Egypte : Des manifestants incendient le QG de Chafik

Des manifestants égyptiens ont mis le feu lundi soir au siège de campagne d’Ahmed Chafik, dernier Premier ministre d’Hosni Moubarak en lice pour le second tour de l’élection présidentielle, rapporte une chaîne de télévision.

Al Hayat a diffusé des images du local en feu, précisant qu’il s’agissait du siège de campagne de Chafik, dans le quartier de Dokki, au Caire.

On ne signale aucun blessé.

L’agence officielle de presse MENA a confirmé qu’un groupe de protestataires avait fait irruption à son QG électoral avant de le saccager et d’y mettre le feu.

Plusieurs milliers de manifestants sont par ailleurs descendus dans les rues de plusieurs villes égyptiennes pour protester contre les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, publiés un peu plus tôt dans la journée.

Ancien commandant en chef de l’armée de l’air égyptienne et dernier Premier ministre d’Hosni Moubarak, renversé en février 2011, Ahmed Chafik s’est classé en deuxième position du premier tour de la présidentielle. Il sera opposé à Mohamed Morsi, candidat des Frères musulmans, au second tour, les 16 et 17 juin.

Au Caire, des troubles ont également éclaté place Tahrir, berceau de la contestation du régime d’Hosni Moubarak, quand des manifestants ont été attaqués par des inconnus. Des affrontements à coups de pierres ont eu lieu, qui n’étaient pas sans rappeler certaines scènes de la révolution égyptienne.

Le mouvement du 6 avril, à l’avant-garde de la contestation contre le régime de Moubarak, a annoncé sur sa page Facebook que des manifestants avaient été agressés par des "casseurs" inconnus.

L’un des candidats malheureux à la présidentielle, Khaled Ali, qui se voulait le défenseur des plus défavorisés, a rejoint les manifestants, dont le nombre a augmenté dans la soirée.

"Révolutionnaires ! Libres ! Nous terminerons la manifestation !", ont scandé quelque 2.000 manifestants, qui défilaient dans le centre du Caire.

Mahmud Momen, étudiant de 19 ans, s’est senti trahi par les résultats du premier tour. Il a voté pour l’islamiste modéré Abdel Moneim Abul Fotuh. "Ni les Frères ni les Feloul", a-t-il dit, désignant par ce dernier terme péjoratif les vestiges de l’ancien régime dont Ahmed Chafik est le porte-flambeau. "Nous voulons quelqu’un qui représente la place", a-t-il ajouté en brandissant une pancarte avec la photo d’Ahmed Chafik barrée d’une croix noire.

Omar, un autre manifestant de 19 ans, estime pour sa part que le vote a été manipulé, s’attirant la colère d’un passant.

Des manifestations similaires ont éclaté à Alexandrie, Port-Saïd, Ismaïlia et Suez, à l’est du Caire.
Près de 2.000 personnes ont défilé dans les rues d’Alexandrie, arrachant sur leur passage les affiches de campagne d’Ahmed Chafik et de Mohammed Morsi.

Considéré comme le candidat de l’armée, Chafik est une figure honnie pour les jeunes révolutionnaires du "printemps arabe" égyptien.

Mais dans une Egypte éprouvée par la multiplication des violences politiques et interreligieuses, des agressions, vols à main armée et autres règlements de compte, sa campagne centrée sur la restauration de la stabilité et son credo sécuritaire ont trouvé un écho parmi l’électorat.

Israël : Dans l'affaire du Mavi Marmara, la justice turque s'apprête à juger des militaires israéliens

Un tribunal stambouliote a accepté lundi de juger quatre ex-dirigeants de l’armée israélienne accusés d’implication dans la mort de neuf Turcs tués en 2010 par des commandos israéliens pendant l’assaut de leur navire d’aide humanitaire, a rapporté l’agence de presse Anatolie.

La cour a jugé recevable un acte d’accusation présenté la semaine dernière par un procureur qui réclame la prison à vie pour l’ex-chef d’état-major de l’armée israélienne, Gabi Ashkenazi, les ex-chefs de la marine et de l’aviation, Eliezer Alfred Marom et Avishai Levi, et l’ex-chef des services secrets Amos Yadlin, selon Anatolie.

Cette décision implique l’ouverture d’un procès, dont la date de la première audience doit être fixée par le tribunal dans les prochaines semaines. Selon toute vraisemblance, ce procès restera symbolique, Israël excluant que ses militaires soient jugés, a fortiori de les extrader.

Le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a qualifié de "très grave" le fait que la justice turque ait entamé une telle procédure.

"Nous allons faire en sorte que nos concitoyens soient protégés le mieux possible d’un point de vue légal", a déclaré Danny Ayalon à la télévision, espérant qu’"une pression diplomatique étrangère forcera la Turquie à revenir sur son action".

La décision d’Ankara "pourrait avoir des implications lourdes de conséquences pour l’Otan et les forces américaines en Afghanistan, l’Irak et ailleurs", a-t-il déploré.

Selon le site israélien d’informations Ynet, le général Gabi Ashkenazi a de son côté affirmé lundi soir qu’Israël et la Turquie avaient "mutuellement intérêt à préserver la stabilité au Proche-Orient". "Je suis convaincu que le bon sens finira par l’emporter", a-t-il ajouté.

"J’ai toujours été aux côtés des soldats qui ont assumé leur devoir (...) Si le prix que j’ai à payer pour cela est de ne pas visiter la Turquie, eh bien je le paierai", a encore dit le général.
Les poursuites portent sur l’assaut donné le 31 mai 2010 dans les eaux internationales par des commandos israéliens au Mavi Marmara, navire amiral d’une flottille d’aide humanitaire qui tentait de rallier Gaza, sous blocus israélien.

L’acte d’accusation s’appuie sur les témoignages de près de 600 personnes, dont 490 passagers de la flottille, qui comptait six bateaux, et des proches des victimes.

Selon ce document de 144 pages, les soldats israéliens ont fait un usage largement disproportionné de la force contre les militants favorables à la cause palestienne.

"On ne peut parler de légitime défense lorsqu’on utilise des armes perfectionnées et on mitraille des gens qui brandissaient des fourchettes, des cuillères ou des hampes de drapeau", souligne-t-il.

En septembre dernier, le rapport Palmer de l’ONU avait jugé "excessive" et déraisonnable cette intervention militaire, mais avait considéré comme étant légal le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.

Cette affaire avait provoqué une grave crise diplomatique entre la Turquie et Israël, autrefois alliés. Ankara a abaissé le niveau de sa représentation diplomatique dans l’Etat hébreu, suspendu la coopération militaire et expulsé l’ambassadeur d’Israël.

lundi 28 mai 2012

Syrie / Libye : BHL à Cannes 2013 ...

Bernard-Henri Lévy est revenu visiter la Croisette vendredi 25 mai avec "Le Serment de Tobrouk", un film, selon lui, sur une "ingérence réussie" en Libye qui peut constituer une "grille de lecture" pour la situation actuelle de la Syrie.
Le philosophe-cinéaste a profité pour rendre un vibrant hommage, non seulement aux combattants libyens, mais aussi à la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, au Premier ministre britannique David Cameron et même au président Nicolas Sarkozy "qui aura eu, dans ces huit mois de guerre, une attitude exemplaire".

...

Vous voulez mon avis ?
Oui,je crois ! Surtout quand on a ce genre d'individus. Bien qu'il soit rare que je donne trop explicitement mon avis sur la question sachez que celui-ci veut sans douter appliquer le théorème de Léon Blum et maintenant qui réfléchissez à peut profiter le crime ? Lequel ? Eh bien celui d'Houla ! Ceux qui l’ont commis veulent absolument que la situation en Syrie s’aggrave et dommage que Bernard-Henri Lévy ne soit pas sur place pour faire un film à projeter à Cannes en 2013...

Qatar : 19 morts, dont 13 enfants, dans l’incendie d’un centre commercial à Doha

Dix-neuf personnes ont péri lors d’un incendie qui a ravagé lundi le plus grand centre commercial de Doha, dont treize enfants et leurs quatre puéricultrices encerclés par les flammes dans une crèche, selon les autorités du Qatar.

L’incendie a fait "19 morts, dont 13 enfants —sept filles et six garçons—, quatre puéricultrices et deux membres de la Défense civile", a indiqué le ministère sur Twitter, citant le ministère de la Santé.

Le sinistre s’est déclaré dans une crèche située dans le centre commercial, a indiqué le ministre d’Etat pour l’Intérieur, Abdallah ben Nasser Al Thani, aux journalistes.

Il a précisé que les pompiers avaient dû pénétrer par le toit pour évacuer les enfants encerclés par les flammes, les escaliers menant à la crèche située au premier étage du centre commercial s’étant effondrés.

L’incendie s’était déclaré à 11H30 locales (08H30 locales) dans le Villagio Mall, un centre commercial comptant des boutiques, des restaurants et des cinémas, traversé de canaux sur lesquels il est possible de faire des promenades en gondole.

Des témoins avaient indiqué que des colonnes de fumée noire s’élevaient du centre commercial, alors que les ambulances se succédaient.

Le ministre a affirmé que la justice qatarie allait mener une enquête sur l’origine du sinistre.

Irak : quarante sites antiques découverts dans le sud du pays

Des équipes d’archéologues irakiens ont découvert dans le sud du pays 40 sites antiques des périodes sumérienne, akkadienne et babylonienne, allant de 6.000 à 1.000 ans avant Jésus-Christ, a annoncé lundi un responsable des antiquités irakiennes.

"Des équipes, qui travaillent depuis 2010, ont découvert 40 sites archéologiques appartenant aux périodes sumérienne, akkadienne et babylonienne", a déclaré à l’AFP Amer al-Zaidi, à la tête de l’inspection des antiquités dans la province de Dhi Qar.

Les sites, qui n’ont pas encore été fouillés dans leur totalité, sont situés dans les zones d’Al-Chatra, d’Al-Diwaya, d’Al-Rifai, d’Al-Nasr et d’Al-Fajr, dans la province de Dhi Qar.

Ces nouvelles découvertes portent à 1.240 le nombre de sites archéologiques de cette province, la plus dotée du pays, a-t-il ajouté.

Depuis l’invasion américaine de 2003 et la chute de Saddam Hussein, la recherche archéologique est loin de figurer parmi les priorités du gouvernement en dépit des 12.000 sites recensés dans le pays.
En 2006 et 2007, l’Irak a été déchiré par de violents combats confessionnels qui ont fait des dizaines de milliers de morts. L’intensité de ces violences a nettement diminué depuis, mais les tensions restent fortes et les morts encore nombreux.

Libye : les détenteurs de Seif al-Islam Kadhafi retardent son transfert en raison d’impayés

Des ex-rebelles qui détiennent Seif al-Islam, fils du défunt leader libyen Muammar Kadhafi, retardent son transfert à Tripoli car ils n’ont pas obtenu leurs salaires, a affirmé lundi le représentant de la Libye auprès de la Cour pénale internationale (CPI).

"Le manquement du Conseil national de transition (CNT, au pouvoir) à sa promesse de payer les salaires des thuwars (révolutionnaires) de Zenten pour six mois de travail, pour un montant qui ne dépasse pas 1,7 million de dinars (1, 36 million de dollars), a amené les thuwars de Zenten à renoncer au transfert de Seif al-Islam vers sa prison à Tripoli", a déclaré à l’AFP Ahmed Jehani.

Ahmed Jehani a exclu que ce "montant représenterait une contrepartie au transfert de Seif al-Islam". "C’es une demande normale. Ce sont des salaires des thowars pour leur travail durant les derniers mois", a-t-il ajouté.
"Dans un premier temps, le CNT avait dit qu’il était prêt à payer cette somme. Mais quand l’échéance est venue, il a manqué à ses engagements et a dit +il n’est possible de payer que la moitié de la somme+", a rapporté Ahmed Jehani.

Seif Al-Islam, 39 ans, fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI pour des crimes contre l’humanité commis à partir du 15 février 2011 pendant la répression de la révolte populaire devenue conflit armé.
Il est détenu à Zenten, à 180 km au sud-ouest de Tripoli par des ex-rebelles de la ville qui l’ont arrêté le 19 novembre 2011 dans le sud libyen.

Palestine : Le Hamas autorise la Commission électorale à lancer ses opérations à Gaza

Le Hamas, au pouvoir à Gaza, a autorisé lundi la Commission électorale centrale (CEC) palestinienne à enregistrer les nouveaux électeurs en ouvrant des bureaux à travers la bande de Gaza, a annoncé le président de la CEC Hanna Nasser. "La Commission électorale centrale a commencé ses opérations à partir de maintenant, avec cinq bureaux dans les cinq gouvernorats de la bande de Gaza", a déclaré Nasser lors d’une conférence de presse, à l’issue d’une rencontre avec le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh. "Nous espérons que d’ici à six semaines les listes électorales seront à jour à Gaza comme elles le sont à Ramallah" en Cisjordanie, a-t-il indiqué, remerciant Haniyeh pour son autorisation.

"Nous espérons commencer immédiatement à travailler en coordination avec le secrétariat général [du gouvernement du Hamas, NDLR] à la mise à jour des registres électoraux", a-t-il ajouté. Le vice-Premier ministre du gouvernement du Hamas, Mohammad Awad, a affirmé "espérer que ces opérations s’étendront à toutes les parties de la nation, y compris Jérusalem", en référence à Jérusalem-Est occupée et annexée par Israël. "J’espère que c’est la première pierre pour mettre fin à la division palestinienne et que le citoyen palestinien sente que la réconciliation a commencé en vue de la formation du gouvernement et de la résolution des questions restantes", a-t-il poursuivi.

La CEC avait repris possession de son siège en janvier à Gaza avec des semaines de retard, mais attendait depuis l’autorisation du gouvernement du Hamas pour procéder à l’enregistrement de quelque 220 000 nouveaux électeurs. Le 20 mai, le Fatah du président palestinien Mahmud Abbas et le Hamas ont conclu un nouvel accord sous médiation égyptienne prévoyant que l’enregistrement des nouveaux électeurs à Gaza et les discussions sur la formation d’un gouvernement d’indépendants s’ouvrent simultanément afin de surmonter deux des principaux obstacles à l’application de l’accord de réconciliation nationale.

En vertu de l’accord de réconciliation signé le 27 avril 2011 entre le Fatah et le Hamas, qui administrent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et Gaza, leurs deux gouvernements rivaux devaient céder la place à un exécutif transitoire non partisan chargé d’organiser des élections générales dans un délai d’un an, des échéances largement dépassées.

Mauritanie: Le président de la cour suprême refuse sa révocation

Le président de la Cour suprême de Mauritanie, Seyid Ould Ghaylani, refuse de quitter son poste dont il a été limogé par le chef de l'Etat, le président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le magistrat, dont le mandat expirait normalement en 2015 n s'est vu offrir en guise de consolation le poste d'ambassadeur au Yémen. Il considère sa destitution comme illégale et susceptible de porter atteinte au pouvoir judiciaire.

Le décret présidentiel publié la semaine dernière dans les médias officiels ne donne aucune raison pour cette révocation.

«Je refuse cette humiliation et cette personnalisation du système judiciaire», a déclaré dimanche l'intéressé, dont le remplaçant, Yahfdhou Ould Mohamed Youssef, a prêté serment dès lundi à la tête de la Cour suprême.

Aux termes de la Constitution, le président de la Cour suprême est inamovible sauf dans l'hypothèse de sa démission, de son empêchement physique à exercer ses fonctions ou s'il est jugé inapte à la fonction.

Une formation influente de l'opposition, le parti Hatem, a qualifié ce limogeage de «coup contre le système judiciaire».

«C'est un revers sérieux pour l'indépendance constitutionnelle du système judiciaire et, par là, de la justice, qui est à la base de tout système démocratique», a réagi un avocat et défenseur de renom des droits de l'homme en Mauritanie, Brahim Ould Ebety.

Somalie: l'UA sécurise un couloir humanitaire au nord-ouest de Mogadiscio

L'Union africaine et les forces somaliennes ont annoncé lundi l'établissement d'un corridor humanitaire entre Mogadiscio et la ville d'Afgoye, un ancien bastion des rebelles islamistes Shebaab situé à une trentaine de km au nord-ouest de la capitale.

Cette bande de terre abriterait environ 400 000 personnes déplacées par le conflit, soit la plus grande concentration au monde de réfugiés de l'intérieur.

La mission de l'UA en Somalie (AMISOM) et l'armée gouvernementale se sont emparées d'Afgoye vendredi, avant de prendre le contrôle d'Elasha Biyaha, le dernier fief des rebelles dans la zone.

D'après l'agence REUTERS ,l'AMISOM a souligné que les organisations humanitaires pourraient désormais librement venir en aide aux populations alors qu'elles en étaient empêchées par les Shebaab.

Bahreïn : l’opposant Khawaja va arrêter sa grève de la faim commencée il y a 110 jours

L’opposant bahreïni Abdel Hadi al-Khawaja, condamné à la prison à vie pour complot, va arrêter lundi soir sa grève de la faim de 110 jours, a annoncé son avocat, Me Mohamed al-Jishi.

Cet opposant chiite de 52 ans avait réclamé mardi sa libération lors de sa première comparution devant un tribunal depuis le début de sa grève de la faim le 8 février. Il a reçu le soutien de nombreux défenseurs des droits de l’Homme. Se déplaçant en chaise roulante, Abdel Hadi al-Khawaja, était apparu affaibli et amaigri.

"Il n’y a aucune justification légale pour mon maintien en prison", avait dénoncé Khawaja devant la Cour d’appel de Manama où il a comparu en même temps que 12 co-détenus, jugés dans la même affaire.
Au terme de l’audience, la Cour avait renvoyé l’examen de l’affaire au 29 mai.

En juin 2011, un tribunal d’exception avait condamné Abdel Hadi al-Khawaja et vingt autres opposants, dont sept jugés par contumace, pour complot contre le régime. Sept ont été condamnés à la perpétuité et les autres à des peines allant de deux à 15 ans de prison.

Le 30 avril, la Cour de cassation a ordonné un nouveau procès en appel.

Le premier procès s’était déroulé après un mois de protestations de chiites, majoritaires à Bahreïn, demandant une véritable monarchie constitutionnelle dans ce petit royaume dirigé par une dynastie sunnite.
Les appels de défenseurs des droits de l’Homme pour libérer Abdel Hadi al-Khawaja, également détenteur de la nationalité danoise, sont restés sans réponse.

L’annonce de l’arrêt de la grève de la faim a été précédée par une décision de la justice de libérer sous caution d’un militant bahreïni des droits de l’Homme Nabil Rajab.

Egypte : Chafiq et Morsi au second tour de la présidentielle

Le second tour de la présidentielle égyptienne, les 16 et 17 juin, opposera bien le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, à l’ancien Premier ministre Ahmad Chafiq, a confirmé lundi la Commission électorale en ajoutant que le taux de participation avait été de 46 %. "Aucun candidat n’a obtenu de majorité absolue. Par conséquent, conformément à l’article 40 de la loi sur l’élection présidentielle, il y aura un second tour entre (Mohammed) Morsi et (Ahmad) Chafiq (...), qui ont obtenu le plus grand nombre de voix" au premier tour, les 23 et 24 mai, a annoncé Faruq Soltan, président de la commission. Faruq Soltane a précisé au cours d’une conférence de presse que Mohammed Morsi avait obtenu 5 764 952 voix (24,35 %), et M. Chafiq 5 505 327 (23,25 %).

Le candidat de gauche Hamdeen Sabbahi vient en troisième position, avec un peu plus de 4,8 millions de voix (20,36 %), suivi de l’islamiste modéré Abdel Moneim Abul Fotuh, avec quatre millions de voix (17,13 %) et l’ex-ministre des Affaires étrangères Amr Moussa avec plus de 2,5 millions de voix (10,9 %). La participation au premier tour a atteint 46 %, plus de 23 600 000 personnes sur près de 51 millions d’électeurs potentiels s’étant déplacés, a-t-il ajouté. Le premier tour a opposé 12 candidats, en lice pour la première présidentielle depuis la chute de Hosni Moubarak l’an dernier. Mohammed Morsi a bénéficié du soutien du puissant réseau militant de la confrérie, qui vaut aux Frères musulmans de détenir déjà près de la moitié des sièges de député.

Ahmad Chafiq, dernier Premier ministre de Hosni Moubarak et ancien chef d’état-major de l’armée de l’air, est accusé par ses adversaires d’être l’homme des militaires qui dirigent le pays depuis la chute de  Moubarak, en février 2011. Il a fait campagne sur le thème du retour à la stabilité, cher à de nombreux Égyptiens après 15 mois d’une transition tumultueuse. Deux des principaux candidats éliminés au premier tour, Abul Fotuh et Amr Moussa, ont refusé lundi de donner des consignes de vote pour le second tour. M. Morsi a toutefois obtenu le soutien officiel de la première formation fondamentaliste salafiste du pays, al-Nour, qui soutenait Abul Fotuh au premier tour. Par ailleurs, la justice égyptienne se prononcera le 11 juin sur une loi interdisant aux piliers de l’ère Moubarak de se présenter aux élections, rapporte lundi le journal al-Akhbar, ce qui pourrait avoir des conséquences pour Ahmad Chafiq.

Liban : Elle attends / Lebanon : She waits

L’épouse d’un des pélerins libanais chiites pris en otage en Syrie.
(Photo prise par Haytham al Moussaoui)

The wife of one of the Shiite Lebanese pilgrim taken hostage in Syria.
( Photo taken by Haytham al Moussaoui)


زوجة أحد المخطوفين اللبنانيين في سوريا (هيثم الموسوي)

Syrie : Kofi Annan, arrivé à Damas, se dit "horrifié" par le massacre de Houla

Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan, arrivé lundi à Damas pour des entretiens avec le président syrien Bashar al-Assad et des représentants de l’opposition, s’est dit "horrifié" par le massacre de Houla où une centaine de personnes ont été tuées.

"Je suis personnellement choqué et horrifié par les événements tragiques d’il y a deux jours", a déclaré à la presse Kofi Annan à son arrivée à Damas, en référence au massacre perpétré dans cette ville du centre de la Syrie où une centaine de personnes dont une cinquantaine d’enfants ont péri vendredi.

"C’était un acte répugnant, aux conséquences profondes", a-t-il ajouté, affirmant l’ONU "continuait à enquêter sur les attaques à Houla".

"Je prévois d’avoir des discussions sérieuses et franches" avec le président Assad, a expliqué Annan, ajoutant vouloir parler avec "les autres acteurs" pendant son séjour dans la capitale syrienne.

L’émissaire international doit rencontrer "des représentants de l’opposition et de la société civile" et le général Robert Mood, chef de la mission des observateurs en Syrie, a indiqué Ahmad Fawzi, son porte-parole.

"Ceux qui sont responsables de ces crimes brutaux devront en répondre", a lancé le médiateur, affirmant qu’il "comprenait" que le gouvernement syrien mène aussi une enquête.

Damas a créé une commission d’enquête conjointe armée-justice pour faire la lumière sur les évènements de Houla, qui doit rendre ses conclusions mercredi.

"Notre objectif est de faire cesser les souffrances maintenant", a ajouté Kofi Annan, estimant que "le peuple syrien (...) était en train de payer un prix exorbitant dans ce conflit".

Il a souligné que "ce message de paix" n’était pas adressé uniquement au gouvernement, mais aussi à tous ceux qui "portent des armes". Il a précisé qu’il avait demandé à tous ceux impliqués dans la crise d’"aider à créer le contexte convenable pour un processus politique crédible".

Selon lui, son plan en six points de sortie de crise "doit être appliqué en entier", ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Cette visite en Syrie, la deuxième de Kofi Annan depuis sa désignation comme émissaire il y a trois mois, intervient au lendemain d’une condamnation du régime syrien par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Dans une déclaration adoptée à l’unanimité à l’issue d’une réunion d’urgence à New York, les 15 pays membres ont dénoncé "une série de bombardements par les tanks et l’artillerie gouvernementale contre un quartier résidentiel" de Houla.

Kofi Annan, nommé le 23 février, a effectué une première visite en Syrie le 10 mars, à l’issue de laquelle il a obtenu des autorités et des opposants un engagement à respecter un plan de paix en six points, prévoyant notamment un cessez-le-feu entré en vigueur le 12 avril mais violé quotidiennement.

Bahreïn : le militant des droits de l’Homme Nabil Rajab libéré

Le militant bahreïni Nabil Rajab a été remis en liberté sous caution lundi par un tribunal de Manama qui le poursuit pour participation à des manifestations non autorisées, a indiqué son avocat.

"Il vient d’être libéré", a déclaré à l’AFP Me Mohamed al-Jishi, précisant que la caution a été fixée à 300 dinars bahreïnis (800 dollars).

Nabil Rajab, un chiite, reste interdit de voyage. Il est poursuivi au total dans trois affaires, une sur des insultes aux autorités et deux autres sur des participations à des manifestations interdites.

La défense a demandé que les trois affaires soient réunies en une seule, a indiqué Me Jishi, ajoutant que le tribunal a décidé d’examiner cette requête lors d’une audience qui a été fixée au 16 juin.

Rajab a quitté un poste de police de Manama, dans lequel il a signé les documents de sa remise en liberté, en faisant le signe de la victoire entouré de membres de sa famille et d’un certain nombre de ses partisans.
"J’ai été arrêté en raison de mes activités dans le domaine de la défense des droits de l’Homme", a-t-il déclaré, en s’engageant à "continuer à réclamer le respect des droits, à professer la parole libre et à défendre les faibles".

Nabil Rajab, qui dirige le Bahrain Centre for Human Rights, avait été arrêté le 5 mai sous l’accusation d’insultes proférées contre les autorités sur son compte Twitter. La justice avait décidé de le libérer sous caution dans l’affaire des tweets mais l’avait maintenu en détention pour les deux autres chefs d’inculpation.
Nabil Rajab et son association défendent la contestation animée par les chiites, majoritaires dans la population, contre la dynastie sunnite au pouvoir à Bahreïn.

Lors d’une récente réunion à Genève du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, plusieurs pays ont demandé de nouveau à Manama de libérer tous les prisonniers politiques, dont  Rajab.

Pour sa part, Human Rights Watch (HRW) avait appelé récemment les autorités bahreïnies à abandonner les poursuites contre Nabil Rajab et à le libérer.

"Les accusations contre Nabil Rajab ne sont qu’une tentative de faire taire l’un des plus éminents critiques du gouvernement bahreïni", avait affirmé Joe Stork, responsable de HRW pour le Moyen-Orient.

Irak : L’Irak, en quête d’unité, songe à rétablir le service militaire

Pour apaiser les tensions confessionnelles, toujours à vif en Irak, tout en occupant des jeunes chômeurs de plus en plus nombreux, des députés proposent de ressusciter l’une des politiques les plus impopulaires de Saddam Hussein : le service militaire obligatoire.

Deux élus, membres de la commission de sécurité et de défense au Parlement irakien, soutiennent cette mesure, qui a pourtant toutes les chances de susciter la colère au Kurdistan et dans le sud chiite, régions qui ont beaucoup souffert d’exactions de la part de l’armée de conscrits de l’ex-dictateur.

"Les circonstances sont bonnes pour appliquer une loi comme celle-là et il y a de bonnes raisons de le faire", explique Ammar Tohma, un membre du parti chiite Fadhila.

"Le régime irakien actuellement repose sur la volonté de la nation. Nous n’avons plus affaire à la folie et l’aventurisme d’un dictateur", selon lui.

Le rétablissement du service militaire (introduit en 1935) réduirait le taux de chômage des jeunes hommes, qui s’établit officiellement à 12% mais est considéré comme beaucoup plus élevé, et encouragerait la notion d’identité nationale après les années de violences qui ont suivi l’invasion américaine de 2003, souligne-t-il.
La proposition n’en est encore qu’au stade des discussions à la commission, mais Ammar Tohma admet que l’idée de la conscription est toujours mal perçue par beaucoup d’Irakiens en raison "des erreurs de l’ancien régime et de la pression exercée sur les individus et les familles".

L’armée irakienne a compté jusqu’à 1 million de soldats avant la chute du régime en 2003. Les conscrits devaient accomplir un service de respectivement 3 ans, 2 ans ou 18 mois selon qu’ils avaient ou non achevé leurs études secondaires ou étaient détenteurs d’un diplôme universitaire.

Mais en réalité, beaucoup d’entre eux étaient contraints de rester bien plus longtemps sous les drapeaux et nombre d’étudiants rataient volontairement leurs examens pour repousser l’échéance.

Après l’invasion américaine, l’Autorité de coalition provisoire (CPA) a dissous l’armée et l’appareil de sécurité irakiens, ce qui aurait poussé des milliers d’hommes à rejoindre les rangs de la violente insurrection contre les forces américaines qui a suivi. Une armée de métier a depuis été reconstituée de zéro. Elle compte actuellement environ 300 000 hommes.

"Sentiment de citoyenneté"
"Le service militaire crée un sentiment de citoyenneté", estime Hamed al-Moutlak, un député sunnite et ancien chef de brigade dans l’armée.
"Lorsqu’un fils de (la province occidentale) d’Anbar fait son service à Bassora (sud) et inversement, et que la même chose se passe dans toutes les provinces d’Irak, cela suscite des sentiments de loyauté pour le pays", souligne-t-il.
"Autrefois, le service militaire était trop long et impliquait l’Irak dans des guerres. A l’époque, on n’avait pas à combattre le chômage ou les sentiments confessionnels comme maintenant", note-t-il.
Le chômage en Irak est estimé à environ 30% de la population. Le pétrole, principale richesse du pays, ne représente que 1% des emplois du pays selon les Nations unies.
La violence, si elle a nettement reculé depuis le pic atteint en 2006-2008, lorsque le pays était au bord de la guerre civile, les tensions demeurent vives, notamment en raison du conflit politique opposant depuis décembre le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki à plusieurs dirigeants sunnites.
Hamid Fadhel, professeur de Sciences politiques à l’université de Bagdad, estime qu’un retour à la conscription pourrait contribuer à assurer une représentation équitable des différentes confessions dans les forces armées, mais aussi nuire à leur qualité.
"La participation au service militaire obligatoire renforcerait le sentiment d’appartenance à l’Irak (mais) je pense que l’on devrait conserver l’idée d’une armée professionnelle", dit-il.

(27 mai 2012)

dimanche 27 mai 2012

Somalie : Chute du bastion Shebaab d'Afgoye


Des soldats de la force de l'Amisom, sur la route entre Afgoye et Baidoa, le 25 mai 2012. © AFP

Les forces progouvernementales en Somalie ont annoncé vendredi avoir conquis la localité-clé d'Afgoye, à 30 km de la capitale Mogadiscio, autour de laquelle vivent plusieurs centaines de milliers de déplacés, infligeant un nouveau revers aux insurgés islamistes Shebaab.
"Nous avons franchi la rivière Shabelle et nous sommes à Afgoye, nous tenons la ville", a déclaré au téléphone à l'AFP Paddy Ankunda, porte-parole de la force de l'UA en Somalie (AMISOM). "Il y a des tirs ici ou là, mais c'est calme pour l'essentiel" a-t-il ajouté.
Afgoye constitue un carrefour ouvrant sur le nord, l'ouest et le sud somaliens. Plus de 400 000 personnes déplacées vivaient encore au début de l'année entre Afgoye et Mogadiscio, après avoir fui les combats, la sécheresse et la famine ailleurs en Somalie, ce qui faisait de ce secteur la zone la plus importante de personnes déplacées au monde.
Les islamistes Shebaab, récemment intégrés à Al-Qaïda, n'ont pour leur part pas réagi immédiatement à cette annonce. Ils avaient jusqu'à présent assuré avoir repoussé l'offensive progouvernementale, tandis que les responsables militaires progouvernementaux avaient au contraire indiqué n'avoir guère rencontré de résistance.

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"Les Shebaab quittent la ville"
"Nous avons combattu depuis mardi pour parvenir à nos fins et nous y sommes parvenus", a poursuivi le colonel Ankunda. "Les Shebaab quittent la ville, ils fuient dans la brousse. Nous contrôlons tous les carrefours aux alentours de Afgoye".
"Nous avons pris Afgoye (...). Il y a eu une brève résistance (des Shebaab), que nous avons brisée. Nous assurons maintenant la sécurité de la route allant d'Afgoye à Mogadiscio", a renchéri auprès de l'AFP Mohamed Abdullah, un commandant de l'armée somalienne.
L'annonce de la prise d'Afgoye, si elle se confirme, constitue un nouveau revers pour les Shebaab, déjà contraints d'abandonner Mogadiscio en août dernier, et confrontés à la pression d'une offensive militaire régionale dans le reste du centre et sud du pays, où les armées éthiopienne et kényane interviennent aussi depuis fin 2011.
Le coordinateur humanitaire de l'ONU pour la Somalie, Mark Bowden, avait cette semaine lancé "un appel à toutes les parties pour qu'elles s'efforcent de minimiser l'impact du conflit sur les civils et permette un accès humanitaire total aux personnes dans le besoin" autour d'Afgoye.
6.200 personnes ont fui cette localité et ses environs depuis le début de l'offensive mardi, en très grande majorité pour se rendre à Mogadiscio où la situation revient lentement à la normale depuis le départ des Shebaab il y a dix mois, selon un décompte vendredi du bureau du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés chargé de la Somalie.
"Afgoye est à la fois un objectif militaire et un impératif humanitaire", avait souligné vendredi devant la presse à Nairobi Augustine Mahiga, représentant de l'ONU pour la Somalie. "Il s'agit de l'une des opérations les plus difficiles dans cette zone qui concentre le plus grand nombre de déplacés au monde", avait-il poursuivi, s'exprimant peu avant l'annonce de la prise de la localité.

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Nouveau front au Nord
Les Shebaab, qui contrôlaient jusqu'à l'an dernier la quasi-totalité du sud et du centre de la Somalie, y ont déjà perdu ces derniers mois leurs bastions de Beledweyne et Baïdoa.
Ils conservent la ville côtière de Marka et surtout Kismayo, le plus important port du sud du pays, et ils ont mené plusieurs attentats suicide à Mogadiscio. Ils chercheraient désormais à ouvrir un nouveau front plus au nord, vers la région autoproclamée autonome du Puntland.
Rongée par plus de 20 ans de guerre civile, et sans gouvernement effectif depuis la chute du président Siad Barre en 1991, la Somalie doit accoucher d'ici le 20 août de nouvelles institutions pour remplacer les actuels gouvernement et parlement de transition en place depuis plusieurs années.
A cette fin, une Assemblée constituante doit être convoquée le 2 juillet pour adopter une Loi fondamentale le 10 juillet au plus tard, et un nouveau Parlement sera désigné d'ici au 15 juillet, selon un nouveau calendrier adopté cette semaine.