Les Etats-Unis ont demandé à la Grèce de ne pas autoriser les avions
russes effectuant des livraisons en Syrie à emprunter son espace aérien,
a annoncé un responsable grec, puis confirmé le porte-parole du
Kremlin, Dmitri Peskov.
Jusqu'à ces déclarations de M. Peskov, seul un responsable de la
diplomatie grecque avait révélé, sous le couvert de l'anonymat,
l'existence de cette requête américaine.
"Nos partenaires grecs ont déclaré qu'ils se penchaient sur la demande
des Etats-Unis", a commenté le porte-parole de la présidence russe, cité
par les agences de presse de son pays.
"Il n'y aura aucune réaction de la part d'Athènes et il est encore trop
tôt pour que nous disions quoi que ce soit", a-t-il ajouté.
La Grèce, qui fait partie de l'Otan, a été sollicitée par Moscou en vue
du passage de deux avions russes entre les 1er et 24 septembre, a
affirmé le responsable grec.
Or, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a exprimé samedi
l'"inquiétude des Etats-Unis" quant à un engagement militaire présumé de
Moscou en Syrie, dans un entretien avec le chef de la diplomatie russe,
Sergueï Lavrov.
Cela "ne plait pas aux Américains", a résumé lundi Léonid Kalachnikov,
vice-président du Comité pour les Affaires internationales à la Douma,
la chambre basse du Parlement russe, cité par l'agence de presse russe
RIA Novosti.
"Du point de vue juridique, n'importe quel pays a le droit de fermer son
espace aérien, mais "la Grèce en a-t-elle besoin ou pas ?", c'est une
autre question. Parce que nous aussi, nous pouvons faire la même chose
concernant ses vols", a-t-il mis en garde.
Un sénateur russe, également cité par RIA Novosti, a lui aussi estimé
que si Athènes fermait son espace aérien aux appareils russes, Moscou
chercherait d'autres itinéraires pour ses avions, comme l'Iran et la
Turquie.
"Il s'agit d'une démarche stupide, et si Athènes la soutenait, cela
serait inamical envers la Russie", a déclaré le sénateur Vladimir
Djabarov, jugeant que la demande faite par Washington à Athènes avait
"pour but d'attiser l'hystérie antirusse".
Lundi, M. Lavrov a répondu à M. Kerry que "la partie russe n'avait
jamais caché livrer des équipements militaires aux autorités syriennes
pour lutter contre le terrorisme", selon un communiqué publié par la
diplomatie russe.
Le président russe Vladimir Poutine "a déclaré que les contacts restent
constants, que la Russie continue de soutenir" la Syrie, a ajouté lundi
soir M. Peskov, disant ne pas vouloir "donner les détails" de cet
engagement de Moscou auprès du régime de Damas.
Il a également refusé de répondre à une question sur l'augmentation du nombre de ces éventuels soldats russes en Syrie.
Vendredi, M. Poutine avait cependant estimé qu'il était encore trop tôt
pour parler d'un engagement militaire de la Russie en Syrie en vue de
combattre l'Etat islamique.
"Il est prématuré de dire que nous sommes prêts à y aller là, tout de
suite", avait-il déclaré, rappelant toutefois que Moscou vendait depuis
longtemps des armes au régime du président syrien Bashar al-Assad.
La Russie a déployé début 2012 des navires de guerre à Tartous, la seule
base dont dispose la Russie en mer Méditerranée. Cette base requiert la
présence de marins de la Flotte russe.
(07-09-2015)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire